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Directeur politique Laurent NARDI |
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Alors que le gouvernement annonce que le handicap reste une priorité du budget 2009, le collectif « Ni pauvre, Ni soumis » se demande ce que cela aurait donné s'il en avait été autrement. Au programme des Projet de Loi Finances (PLF) et Projet de Loi du Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), des mesures certes . mais insuffisantes voire inquiétantes ou inégalitaires !
Le PLF 2009 prévoit 4,4% d'augmentation de l'AAH : un « minimum » pour le collectif « Ni pauvre, ni soumis », puisqu'il ne s'agit que d'un premier geste pour commencer à appliquer la promesse du président de la République (25% d'augmentation en 5 ans), mais en aucun cas une réponse suffisante pour les personnes en situation de handicap ou de maladie qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Réponse d'autant plus insuffisante que les revenus du conjoint sont toujours pris en compte dans le calcul du montant de l'AAH. Ø Le collectif rappelle sa demande d'un revenu d'existence personnel égal au SMIC brut.
Le PLF 2009 prévoit également l'institution de l'examen systématique de la qualité de travailleur handicapé au cours de l'instruction de toute demande d'attribution ou de renouvellement de l'AAH.
Une mesure inacceptable car elle laisse à penser que les personnes en situation de handicap ou de maladie invalidante qui ne travaillent pas le font par choix. Ø Pour le collectif, conditions de vie décentes et emploi sont deux sujets distincts, aussi importants l'un que l'autre, mais qu'il ne faut pas confondre au risque de laisser des personnes sur le carreau !
Quant au PLFSS, il ne dit rien sur l'harmonisation des régimes AAH et pensions d'invalidité . Un silence assourdissant et une conséquence : l'apparition d'inégalités entre personnes pauvres, celles bénéficiaires d'une pension d'invalidité se trouvant dans une situation un peu plus précaire encore que celles recevant l'AAH. !
Pour tout savoir sur « Ni pauvre, ni soumis » : www.nipauvrenisoumis.org
Contacts presse : APF - Sylvaine Séré de Rivières : 01 40 78 69 60 / 06 07 40 16 65 :
sylvaine.sere-de-rivieres@apf.asso.fr
FNATH - François Verny : 01 45 35 31 87 francois.verny@fnath.com
UNAPEI - Coralie Langlais - 01 44 85 50 83 - c.langlais@unapei.org
AIDES - Marjolaine Bénard : 01 41 83 46 53 / 06 10 41 23 86 mbenard@aides.org
CISS - Marc Paris : 01 40 56 94 42 / 06 18 13 66 95 mparis@leciss.org
ACT-UP Paris- Marie Cuilliez 06 64 51 54 21 coordination-ds@actupparis.org
NAFSEP - Clémence Tourneur : 05 34 55 77 00 clemence.tourneur@nafsep.org
VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE - Elodie Guimard : 01 40 78 91 96 / 06 21 57 75 20 eguimard@vaincrelamuco.org
FNAIR - Caroline Pascault - 01 46 34 60 60 cp@wellcom.fr
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LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Co-initiateurs du Manifeste progressiste pour la défense de la langue française
Fondateurs du Comité populaire pour la résistance linguistique (COPREL, en cours de constitution)
Double aux associations, aux organisations politiques et syndicales s'intéressant au français
Objet : défense de la langue française et de la diversité linguistique contre le « tout-anglais »
Monsieur le Président de la République,
En tant qu'initiateurs d'un « Manifeste progressiste pour la défense de la langue française » qui a obtenu plus d'un millier de signatures d'une large diversité géographique et professionnelle, nous avons l'honneur de protester solennellement auprès de vous contre la décision des responsables de l'audiovisuel public français de présenter au concours de l'eurovision une chanson en anglais.
Il est humiliant pour notre pays, dont la langue a inspiré les Brel, Brassens, Ferré, Barbara, Ferrat, Moustaki, I. Aubret, sans parler de Rouget de Lisle, de J.-B. Clément et autres Eugène Pottier, de voir certains de ses responsables officiels recourir à l'anglais pour investir le marché international en reniant son identité culturelle, son honneur et même sa dignité nationale .
La pire chose qui pourrait arriver au concours de l'eurovision, c'est que la France « gagne » dans de telles conditions de flagrante indignité. Si pour « gagner » il faut refuser d'être soi, si pour percer commercialement il faut se suicider nationalement et culturellement, alors c'est que notre malheureux pays ne sait plus ni qui il est, ni d'où il vient ni où il va. ni même s'il existe encore. Si la « France » (?) « gagnait » dans de telles conditions, ce serait une lourde défaite mondiale pour la langue d'Hugo et d'Aimé Césaire, un acte suicidaire pour la francophonie et une effrayante victoire pour ceux qui veulent imposer le « tout anglais » à notre pays.
Déjà de provocantes publicités en anglais envahissent nos écrans lors du « prime time » (sic) ; de plus en plus de firmes « françaises » choisissent l'anglais pour conquérir le marché. national : de Peugeot « Blue Lion » à « C3 stop and start » en passant par « Renault Trucks ».
Or, loin de combattre cette tendance linguistiquement suicidaire, Mme Valérie Pécresse veut « casser le tabou des cours en anglais à l'université » (française) ! M. Bockel a signé le protocole de Londres sur les brevets qui est extrêmement favorable à l'anglais. Lors de son séjour aux Etats-Unis, M. le Premier ministre a choisi de s'exprimer en anglais devant les décideurs américains, donnant ainsi l'exemple éclatant de l'abandon du caractère international du français, lequel n'est pas seulement la langue officielle de la République française, mais aussi celle de la francophonie.
Quant à l'Union européenne, certaines informations montrent que 14% des textes officiels publiés par cet organisme sont écrits en français, le tout anglais étant de plus en plus favorisé par la Commission européenne au mépris des engagements de l'U.E. sur la défense des diversités et des « identités » nationales.
Encore plus gravement, car cela signifie la soumission de notre pays à un accablant colonialisme intérieur , des syndicats de diverses obédiences (CGT, CFTC, CGC.) en sont à se fédérer publiquement pour revendiquer « le droit de travailler en français en France » ! Il est vrai que M. Seillière, qui s'exprime désormais au titre du syndicat patronal européen « Business Europe » a déclaré lors de sa prise de fonction qu'il ne parlerait désormais plus qu'« en anglais, la langue des affaires et des entreprises » (ce qui a provoqué le départ indigné de M. Chirac qui assistait à cette scène).
Le but est-il aujourd'hui dans les cercles dirigeants de notre pays d'en finir avec le rôle international du français alors que vous-même, M. le Président, vous êtes maintes fois prononcé pour revaloriser le rôle du français et de la francophonie alors que vous étiez candidat à la présidence de la République ?
Le but est-il, encore plus gravement, de refouler peu à peu le français dans notre propre pays dans un rôle de langue indigène refoulée dans l'usage domestique , l'anglais accaparant peu à peu les positions de prestige dans l'économie, la diplomatie, la communication de masse, le spectacle, le cinéma ? Dans ces conditions là, notre langue, colonne vertébrale de notre héritage national, survivra-t-elle au 21 ème siècle ?
L' « identité nationale » se résumerait-elle désormais à expulser des milliers d'ouvriers immigrés, pour la plupart francophones et dont beaucoup paient des impôts chez nous, pendant qu'une sorte de langue néo-impériale phagocyterait peu à peu la langue française en France et dans le monde avec les énormes dangers que cela comporte pour la diversité culturelle et in fine , pour la liberté de penser dans le monde menacée par la langue, la pensée et l'économie uniques ?
Au fond la question posée par le piteux tour de piste de Tellier à l'eurovision est « qu'est-ce que la France ? ». Pour nous défenseurs progressistes du français, la France, c'est notamment l'héritage humaniste des Lumières, de 89, du mouvement ouvrier, laïque et démocratique des 19 ème et 20 ème siècles, l'héritage de la Libération ; c'est aussi et surtout un peuple d'ouvriers, d'employés, d'ingénieurs, d'enseignants, de petits et moyens entrepreneurs, d'étudiants, qui font vivre le français au quotidien et construisent la nation de demain. L'attaque contre le français dont la chanson de Tellier à l'eurovision est la pointe avancée s'inscrit à nos yeux dans le démantèlement de l'héritage progressiste national et de la diversité culturelle mondiale , qui est actuellement mise en ouvre sous le nom de rupture . Nous aimerions certes être démentis sur ce point.
F ace à l'humiliation infligée à notre langue , à la francophonie et à l'identité culturelle progressiste de notre peuple, il ne serait pas anormal que le chef de l'Etat condamne publiquement la pantalonnade que représente le choix de l'anglais pour représenter la France au concours de l'eurovision.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l'expression de notre profond respect pour l'idéal républicain et pour la langue française que la Constitution de notre pays vous fait obligation de défendre.
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IMPULSER LA RESISTANCE LINGUISTIQUE
DU PEUPLE A L'OFFENSIVE DE LA BOURGEOISIE
CONTRE LA LANGUE FRANCAISE
Les pubs en anglais à 20 h, les chansons en anglais toute la journée dans les médias, le « franglais » journalistique dans la « grande presse », les marques françaises s'affichant en anglais (Blue Lion de Peugeot, C3 stop and stard de Citroën, etc.), cela ne leur suffit plus. Désormais, Fillon fait une croix sur le statut international de la langue française (langue officielle de 300 millions de francophones, langue de l'ONU et du Bureau international du travail et aussi, soit dit en passant, langue de Rabelais, Descartes, Rousseau, Hugo, Aragon et Césaire.) en s'adressant en anglais aux plus hauts dirigeants américains pour leur annoncer le virage atlantique de notre pays.
Cette capitulation linguistique suit de près le discours de Sarkozy devant la Chambre des Lords où, contournant le parlement français, le chef de l'Etat a annoncé que la France réintégrerait prochainement le haut commandement de l'OTAN, qu'elle enverrait un fort contingent de jeunes soldats français en renfort des occupants anglo-américains de l'Afghanistan et, cerise sur le gâteau, Sarkozy a également déclaré sans honte que désormais la France prendrait modèle sur l'Angleterre de Margaret Thatcher et de Tony Blair.
Et comme par hasard, pour ancrer le virage linguistique de la grande bourgeoisie « française » dans le grand public, la chanson qui représentera la « France » à l'eurovision sera chantée en anglais par M. Tellier, dont ses parrains de TF1 et de « France » Télévision espèrent sans doute vendre ainsi plus de disques sur le marché mondialisé du « chobiz ». Hebdo attitré des « bobos », Télérama justifie dans sa dernière livraison que nombre de chanteurs « français » chantent désormais en anglais, langue paraît-il plus mélodieuse que la nôtre (Brassens, Brel, Ferrat, Barbara, sans parler de Rouget de Lisle, de Clément et de Pottier ne s'en étaient pas aperçus.).
Oui il s'agit bien là d'une politique délibérée et planifiée de classe linguistique qui accompagne la casse des acquis sociaux et le démontage de « l'exception française », c'est-à-dire de l'héritage démocratique de 1789, de 1936, 45 et 68. C'est ainsi le Baron Seillières, grand apôtre des privatisations et des délocalisations (c'est-à-dire de la dénationalisation de la France !) qui, devenu président du Syndicat patronal européen (dont le nom est « Businesseurope » !), qui a déclaré en anglais devant Chirac en juin 2004 lors de son premier discours « européen » : « je ne m'adresserai plus désormais à vous qu'en anglais, la langue des affaires et de l'entreprise »! D'autres « Bons Français », MM. Trichet (directeur de la Banque européenne) et Strauss-Kahn (directeur du FMI) en ont fait autant en s'adressant en anglais à leurs pairs lors des premiers discours qu'ils ont eu à prononcer devant les FMI ou devant le parlement européen.
Au niveau européen, plusieurs associations spécialisées se plaignent preuves à l'appui qu'en violation de leurs obligations juridiques, la Commission européenne et le Parlement de Strasbourg privilégient outrageusement l'anglais ; alors que le français demeure la langue de travail du Bureau International du Travail, c'est encore l'anglais qui a aussi été choisi, à la grande honte des syndicalistes français membres de la CES, comme l'unique langue de référence de la Confédération Européenne des Syndicats et de la Confédération Syndicale Internationale. Bien entendu, l'Union européenne si prompte à s'ingérer dans les affaires des pays du Sud, ne pipe mot face aux scandaleuses pratiques de ségrégation contre les francophones, y compris les enfants, que mettent en place très officiellement certaines municipalités de la banlieu de Bruxelles tenues par les nationalistes proches du Vlaams Belang. Quant à l'oligarchie financière suisse, elle prépare la destruction de la diversité linguistique de la Suisse en acceptant l'anglais comme langue officielle de la Confédération.
Et depuis, des syndicats CGT, CFTC, CGC ont été amenés à se fédérer avec des associations de défense du français comme l'AFRAV ou le Manifeste progressiste pour la défense de la langue française, pour réclamer le droit élémentaire de travailler EN FRANÇAIS en France même, puisque des boîtes comme Air « France » ou Alcatel-Lucent obligent les travailleurs de leur siège à travailler en anglais au risque de multiplier les erreurs et de privilégier ouvertement le personnel anglophones sur les « indigènes ».
Depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, l'anglicisation de l'espace linguistique a fait des bonds de géant : Pécresse, l'auteur de la très patronale LRU, veut désormais « faire sauter le tabou des cours en anglais à l'Université française ». Il est d'autant plus lamentable que certains des opposants à la LRU envisagent de riposter à Pécresse en organisant dans les rues de Paris une « Academic Pride ».
Alliot-Marie a donné sa bénédiction à l'utilisation exclusive de l'anglais dans les unités militaires de l'OTAN basées en France : et des officiers « français » se prêtent à cette indignité !
Darcos, après Allègre, veut imposer l'anglais à TOUS les enfants dès le primaire et sa politique de suppressions de postes et d'options fait le ménage dans les lycées pour marginaliser l'enseignement des autres langues (comme si l'allemand, l'italien, l'espagnol, -et l'arabe, scandaleusement absent des enseignements publics et si nécessaire à l'intégration LAIQUE des jeunes d'origine maghrébine, étaient des « petites langues », sans parler de la quasi-élimination des langues anciennes, y compris en filière littéraire !).
Quant à Kouchner, le « french Doctor » de l'OTAN au Kosovo et l'homme-lige des Etats-Unis, il annonce cyniquement dans un livre récent que « l'anglais est l'avenir de la francophonie ». Il n'y a guère que le pseudo-anar Cohn-Bendit qui fasse encore plus fort en publiant un livre intitulé « Forget 68 » pour servir la soupe, -en anglais-, à Sarko dans sa campagne contre mai 68.
Evidemment, le prétendu Ministère de l'Identité nationale et de l'immigration reste de marbre par rapport à ces attaques contre la langue officielle de la République. Pour B. Hortefeux, la « nation », c'est la chasse aux immigrés et la le-pénisation des esprits. Tant pis si le milliardaire anglo-indien Mittal détruit ce qui reste de notre sidérurgie, si l'Europe casse notre pêche artisanale, si Darcos désosse l'Education nationale et si les C.A. de Renault (et de Renault-« Trucks » donc !) se tiennent en anglais à l'initiative de M. Schweitzer, entre-temps devenu président de la haute-autorité contre les discriminations ( !!!) ! Tant pis si le gouvernement « français » a récemment subordonné notre constitution à la constitution européenne bis en violation du Non souverain du peuple français. Tant pis si Sarkozy viole cette base fondamentale du « contrat social » franco-républicain qu'est la laïcité en célébrant Dieu du Vatican à l'Arabie Saoudite. Pour ces gens, la France n'est qu'un chiffon bleu qu'on agite lors des rencontres sportives pour amuser le bon peuple et lui faire chanter « we are the champions » quand par bonheur le « dream team » remporte une finale !
Pour autant qu'on ne s'y méprenne pas : notre défense progressiste du français n'a rien de commun avec une quelconque nostalgie de l'Empire français ou d'une « langue pure » réservée à l'élite. C'est pourquoi le PRCF défend également les langues régionales de France comme un élément du patrimoine national, pour autant qu'elles ne sont pas utilisées par des séparatistes pour promouvoir la l'euro-régionalisation de la République. Nous n'avons évidemment rien contre la langue anglaise, qui est aussi, -n'en déplaise à son faux ami Seillères-, celle de Shelley, d'Hemingway et de Jack London ; nous sommes pour la diversité des langues et leur égale dignité, y compris pour l'espéranto qui a le mérite d'être un outil de communication international indépendant des Etats. Nous sommes en revanche catégoriquement hostiles au tout-anglais, parce qu'une langue unique signifie une politique unique, une économie unique et, à l'heure de la mondialisation capitaliste, un danger sans précédent de totalitarisme idéologique : maîtriser les mots, c'est en effet maîtriser les pensées.
C'est pourquoi le PRCF appelle les communistes, les progressistes, mais aussi les syndicalistes (la classe ouvrière sera la première à être discriminée par cette politique linguistique destructive !) à soutenir l'action des initiateurs du Manifeste progressiste pour la défense de la langue française, initié par G. Hage et G. Gastaud, et signé par près de 1000 signataires de toutes sensibilités, qui va prochainement donner naissance au Comité progressiste de résistance linguistique (le « COPREL »).
Le PRCF soutient aussi l'idée lancée par le COPREL d'organiser devant le « ministère de l'identité » une manif de défense de la langue française avec toutes les associations républicaines qui combattent le tout-anglais avec le soutien de tous ceux qui ont au cour notre langue et l'héritage humaniste, laïque, démocratique et rationaliste de notre pays.
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Georges Hage, député du Nord, doyen de l'Assemblée nationale,
contre la langue, la pensée, la politique et l'économie uniques !
Si incroyable que cela paraisse , la langue de Molière et de Racine, de Descartes et de Pascal, de Diderot et de Rousseau, de V. Hugo et de Rimbaud, de Proust et d'Aragon, de Jeanne d'Arc et de Louise Michel, de Prévert et de Brassens, de Lavoisier et de Langevin, de Piaget et de Lacan, d'Aimé Césaire et de Mouloud Feraoun, la langue dans laquelle furent écrits le Discours de la méthode et la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, la langue native de la Marseillaise et de L'Internationale , la langue française est en danger.
Non seulement elle est de plus en plus privée des moyens nécessaires à son rayonnement international, mais elle est assiégée en France, en Europe et dans nombre de pays francophones par des groupes politiques, économiques et idéologiques liés au grand patronat ; c'est que ainsi le Baron Seillière, l'ex-patron du MEDEF devenu président de l'UNICE (le syndicat patronal européen ) a fait officiellement part à Bruxelles de sa décision de promouvoir l'anglais comme l'unique « langue des affaires et de l'entreprise » ; relayant ce choix patronal, des forces puissantes, qui ont la haute main sur la direction de l'UE, s'acharnent à faire de l'anglais la langue officielle unique de l'Europe des 30 . En France même, certains états-majors du CAC 40 communiquent en anglais à l'interne . et s'efforcent même d'imposer le « tout anglais » à l'ensemble de leur personnel !
Le français est menacé par l'industrie américaine de la chanson et du spectacle qui impose ses normes unilingues jusque dans les titres jamais traduits des films made in Hollywood avec l'objectif d' unifier linguistique-ment le marché mondial de la culture et d'en éliminer les productions non anglophones.
Le français est menacé par une bonne partie de la « France d'en haut » , qui répudie la nation républicaine, déchire son « modèle social » et vomit tout ce qui évoque les luttes passées et présentes pour une République sociale, laïque et démocratique. Fascinée par ce que le monde anglo-saxon a de pire, cette « élite » méprise son peuple, coupable de garder au cour l'héritage des Lumières et de la Révolution, de la Commune et du Front populaire, de la Résistance et de Mai 68 ; en adoration devant l'Europe supranationale et la mondialisation néo-libérale, ladite « élite » veut anéantir tout ce qui, de la langue nationale à l'histoire commune, permet aux travailleurs et aux citoyens de s'unir pour résister au néolibéralisme prédateur.
Le français est menacé par un Conseil constitutionnel qui autorise les transnationales à submerger le marché français de produits dont l'emballage et le mode d'emploi sont exclusivement rédigés en anglais.
Le français est menacé par un Conseil Supérieur de l'Audiovisuel complaisant, qui laisse les chaînes publiques et privées ignorer la création française et internationale non anglophone tout en multipliant les publicités en anglais destinées à la jeunesse.
Le français est menacé par la direction de l'Education nationale qui réduit les horaires de français, marginalise les langues anciennes et régionales et qui impose de fait l'anglais utilitaire comme unique langue étrangère première.
Le français est menacé par le snobisme de ceux qui cherchent à se placer au-dessus de leur peuple en faisant parade de ce qu'ils croient être de l'anglais et qui n'est en fait que du globish ou pire, du franglais , ce sabir qui ridiculise ceux qui l'emploient auprès des vrais anglophones. Le français est menacé par l'aliénation de nombreux consommateurs qui n'écoutent que de la chanson anglo-saxonne et ignorent tout ce qui se crée dans les parties non anglophones du monde.
Le français est menacé par des mouvements séparatistes qui prennent prétexte de la défense des langues régionales (lesquelles peuvent jouer un rôle, à côté du français, pour résister à l'uniformisation culturelle) pour promouvoir « l'Europe des régions » au détriment de la République une et indivisible .
Cette menace n'est pas seulement linguistique : elle est idéologique et politique puisqu'elle sape ces valeurs progressistes que sont la souveraineté des peuples , la liberté de pensée, la pluralité des cultures, l'attachement au progrès social, la coopération pacifique entre peuples égaux : ainsi, laisser assassiner le français, et avec lui la littérature, le théâtre, la philosophie, la chanson, le cinéma et la science d'expression française, c'est capituler devant l'idéologie insidieusement totalitaire de la mondialisation néo-libérale qui règne encore plus « naturellement » quand elle est portée « spontanément » par la prétendue « langue de l'avenir ».
Quand demain tous les jeunes Français ne baragouineront plus que le basic english à l'entreprise, quand ils ne répondront plus dans nos rues qu'en globish aux étrangers européens (auxquels on n'enseignera plus dans leurs pays que cet idiome en guise de langue étrangère), le français sera réduit au rôle de langue domestique ; l'heure aura sonné de son extinction ou de sa momification sous la forme d'une langue morte, dite « de culture », réservée à cette même « élite». qui l'aura assassinée ! Que restera-t-il alors de la France et de l'idéal républicain qui l'inspire depuis deux siècles ? Quelle déchéance, quelles humiliations subira alors, cette majorité de Français et d'immigrés qui continue-ront à parler français en France, soit par choix, soit parce que leur situation sociale les exclura de tout accès au nouveau code mondialisé de la domination?
Mais ce n'est pas seulement pour défendre le peuple de France et la francophonie, gravement menacée en Wallonie, en Suisse romande, au Québec, etc., qu'il faut que se développe un mouvement populaire de défense du français . Si le français, l'une des langues les plus « reconnues » au monde, est attaqué en France même, quelle autre langue n'est-elle pas en péril de mort, notamment dans le tiers-monde ? A travers le français, c'est le droit à la différence culturelle, politique et idéologique que met en cause mondialement une entreprise totalitaire qui menace l'humanité d'un appauvrissement sans précédent . D'ailleurs, la langue anglaise et ses prolongements américains périraient à leur tour si le français finissait par sombrer ; car le globish est moins une langue , porteuse d'histoire, de poésie, de sentiments, de pensée, d'expérience humaine en un mot, qu'un code commercial idéologiquement chargé dont le rôle insidieux est de normaliser le marché des idées.
C'est pourquoi nous appelons notre peuple et sa jeunesse à la résistance linguistique.
Cet appel s'adresse d'abord au monde du travail, car l'éviction programmée du français de la sphère écono-mique prépare et accompagne le démontage de l'industrie nationale, des entreprises nationalisées et des conquêtes sociales. Notre appel s'adresse donc aux travailleurs salariés , à leurs organisations politiques et syndicales, dont certaines mènent déjà l'action collective contre les tentatives d'évincer la langue française de la communication interne des entreprises.
Le présent appel s'adresse aux jeunes, « précaires », chômeurs, étudiants, lycéens, qui ont démontré leur capacité de résistance sociale et idéologique, mais qui n'en restent pas moins la cible privilégiée des ennemis de notre héritage linguistique.
Le manifeste s'adresse aux agriculteurs, artisans, petits commerçants et membres des professions libérales dont la responsabilité est d'obliger les marques à respecter la clientèle francophone et à travers elle, l'existence même d'un marché national et local dont dépend l'existence même de la petite et moyenne entreprise.
Le manifeste interpelle également les intellectuels, enseignants, chercheurs, ingénieurs, créateurs, écrivains, journalistes, producteurs d'émissions audiovisuelles, qui ont la charge de transmettre notre héritage en l'ouvrant sur l'avenir. En particulier, nous demandons aux chercheurs de publier et de communiquer en français, a fortiori s'ils exercent leur métier en France, quitte à exiger de l'Etat qu'il fournisse les moyens nécessaires pour traduire et de diffuser, si nécessaire, les articles scientifiques en anglais.
Nous nous adressons aussi aux travailleurs immigrés qui nous font l'honneur de vivre en France, de parler français ou d'apprendre cette langue. Pas plus que nous n'opposons la défense du français à la langue anglaise en tant que telle, nous n'opposons le français aux langues arabe, berbère, swahili, wolof , etc.: certes, le français est, ou a pu être utilisé comme une arme de ségrégation par les colonisateurs et certains Etats néo-coloniaux; par principe, nous soutenons donc tout effort visant à permettre aux peuples anciennement colonisés d'étudier, d'écrire et de créer dans leurs langues maternelles respectives ; nous ne sommes pas non plus hostiles aux efforts pour diffuser une langue internationale indépendante telle que l' espéranto . Mais d'abord, ce n'est pas la langue française qui est coupable de l'usage qu'en ont fait les colonisateurs ; et aujourd'hui, ce n'est pas le français, lui-même assiégé par l'anglo-américain, qui menace la diversité linguistique dans le tiers-monde ! Au contraire, il nous est insupportable que le bon « usage domestique » du français serve de critère au ministre de l'Intérieur pour chasser de France des familles africaines pauvres. alors que le pouvoir en place laisse les conseils d'administration de grandes sociétés françaises (et même de certains états-majors militaires !) se tenir en anglais sur notre sol !
Nous appelons aussi les citoyens étrangers épris d'humanisme à soutenir notre action ; cela concerne ceux qui pratiquent le français, ceux qui, sans parler français, veulent défendre une langue qui appartient au patrimoi-ne de l'humanité, ceux qui voient dans la défense du français un rempart contre la langue mondiale unique.
Enfin, nous invitons les amoureux de l' Europe des échanges culturels à défendre le français sans confondre la « construction européenne », triste résultat des traités néo-libéraux et supranationaux, avec le projet universaliste initialement porté par l'Europe des Lumières.
Pour défendre le français, les signataires du présent manifeste constitueront un Collectif populaire de résis-tance linguistique (COPREL) ; il recensera, analysera et dénoncera les agressions politiques, économiques, publici-taires, médiatiques, contre la langue française (il ne s'agit pas de pointer les « fautes de français », la création verbale, les parlers régionaux ou argotiques. nous ne sommes pas des puristes !)
Il proposera et promouvra des expressions françaises là où la domination commerciale des Etats-Unis impose des expressions américaines .
A partir de son objet propre, ce Collectif interviendra auprès des travailleurs en lutte contre les délocalisa-tions et les dénationalisations. De même, dans l'esprit unitaire du 29 mai 2005 (date du référendum qui permit au peuple français de refuser la constitution européenne) , ce Collectif interviendra de manière non politicienne dans les débats sociaux, politiques, culturels et sociétaux pour soutenir toute action visant à empêcher l'anglo-américain de s'ériger en langue unique « des affaires et de l'entreprise », interpeller et au besoin, dénoncer, les décideurs politiques, économiques, médiatiques, qui « accompagnent » le déclin planifié du français .
De même, ce Collectif militera-t-il pour que la francophonie , d'outil néo-colonial qu'elle fut (et reste pour une part ?), devienne un outil international de résistance en alliance avec tous les peuples qui veulent défendre leur langue sans opprimer d'autres groupes linguistiques.
Le Collectif dénoncera les publicités en anglais, exigera que les titres des films américains soient, sauf cas particuliers, traduits en français ainsi que la dénomination et le mode d'emploi de tout produit importé; il pourra appeler au boycott des marques et des magasins qui privilégient l'anglais dans leur intitulé ou leur communication en direction du public francophone.
Le Collectif exigera également que l'enseignement des langues étrangères, mais aussi, celui des langues régionales et des langues anciennes, soit élargi et diversifié à l'école, dans le Second degré et à l'Université .
Enfin, le Collectif militera pour que l'enseignement du français soit rétabli dans toute sa force , car la maîtrise par tous de la langue nationale est la clé de la citoyenneté.
Je soutiens ce MANIFESTE. A renvoyer à G. Gastaud, 10 rue Grignard, 62300 Lens, gastaudcrovisier2@wanadoo.fr
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QUALITE |
ADRESSE POSTALE et INFORMATIQUE |
SIGNATURE / SOUSCRIPTION |
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Communiqué de l'A.FR.AV
Non, au ministre de l'ANGLICISATION nationale !
Mais qui va arrêter XAVIER DARCOS, professeur de lettres, paraît-il, ex-ministre de la Francophonie (!) qui ne cesse de tourner sa veste francophone pour collaborer prestement aux directives du British Council, aux voux de Gordon Brown et aux objectifs de la CIA en matière d'expansion hégémonique de la langue anglaise ?
En effet, ce Sinistre de la République ne vient-il pas d'annoncer qu'il veut encore plus d'anglais pour les écoliers français et qu'il veut, en cela, leur proposer des stages gratuits « intensifs » à la langue impériale durant leurs vacances de février et d'été ?
Mais où va-t-on ? C'est ça l'Europe, ça sert à ça l'Europe : parler anglais, chanter en anglais comme Tellier à l'Eurovision, étudier en anglais, coopérer en anglais, vivre en anglais, travailler en anglais, etc. ? Bref, l'Europe, est-ce devenir Anglo-Américains ?
Que les Suédois s'adonnent à l'anglais, on peut le comprendre vu que leur langue n'est parlée que chez eux, mais les Français ont-ils oublié, ou leur a-t-on fait oublier , que leur langue, contrairement au suédois, est une grande langue internationale, parlée sur les cinq continents, formant, avec près de 60 pays l'ayant en partage, ce que l'on appelle la Francophonie, un potentiel de près de 600 millions de locuteurs ! En cette année 2008, où l'on fête le 400e anniversaire de la fondation de Québec , c'est-à-dire la naissance de l'implantation de la langue française en Amérique du Nord, nos hommes politiques devraient plutôt s'inspirer de ce que font nos cousins québécois en matière de défense, d'illustration et de promotion du français, plutôt que de suivre bêtement ce que font les Suédois pour disparaître dans l'océan anglophone.
Cela dit, pendant que nos politiciens anglicisent la France, ou parlent de langues régionales pour nous faire croire qu'ils s'intéressent à la diversité et au respect des langues, les Étatsuniens , eux, via l' Église adventiste, viennent d'envoyer à Madagascar 400 000 livres écrits en anglais pour favoriser l'implantation de l'anglais dans cette île de l'Est de l'Afrique qui n'avait naguère que le malagasy et le français comme langues officielles. Aujourd'hui, l'Ile est en train de basculer à l'anglais. Qui s'en soucie parmi la classe politique française ?
De toute façon, comment peut-on reprocher à l'Afrique francophone d'opter pour l'anglais, alors que nos ministres (Lagarde, Pécresse, Darcos) se mettent tous à genoux devant la langue de leurs maîtres à penser étatsuniens ? Même Jacques Toubon, l'instigateur de la loi relative à l'emploi de la langue française en France, se laisse conquérir par l'anglais puisque cet été, le répondeur de sa messagerie électrique au parlement européen envoyait un message automatique d'absence en anglais et exclusivement en anglais ! Bel exemple, n'est-ce pas ? Preuve, s'il en fallait, que ce n'est pas la langue française qui est inapte à la communication internationale, mais que ce sont plutôt ceux qui sont chargés de la défendre aux plus hauts niveaux qui ne sont pas à la hauteur de la tâche.
Enfin, pourquoi le Président Sarkozy reste-t-il muet devant la capitulation linguistique à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui dans notre pays, une capitulation sans précédent dans notre histoire ? Pourquoi laisse-t-il en place ces ministres capitulards dignes d'un Gouvernement de Kollaboration ? Si ne rien dire, c'est consentir, alors, le Président Sarkozy est d'accord avec cette politique de liquidation de la langue française, de la Francophonie et de la France ; et il nous a MENTI lors de sa campagne électorale, lui qui, notamment, dans son discours de Caen, le 9 mars 2007, prônait fermement comme ligne de conduite à tenir pour sa gouvernance à venir, la défense de la langue française, la promotion de la Francophonie et la lutte contre le tout anglais.
MENTIR à ses électeurs pour être élu devrait être un délit de lèse-majesté, en tout cas, c'est un VOL de voix, une faute grave qui devrait entraîner OBLIGATOIREMENT des sanctions, voire une démission.
Alors, ENSEMBLE, demandons au Président Sarkozy de se ressaisir, en lui faisant remarquer notamment, qu'il n'est pas logique d'envoyer nos soldats se faire tuer en Afghanistan au nom de la démocratie , et d'être soi-même si peu respectueux de la démocratie en France en n'appliquant pas à la lettre ce pourquoi on a été élu.
Merci d'agir avec nous pour la défense de la langue française, la promotion de la Francophonie et la lutte contre le tout anglais.
Régis Ravat
Président de l'A.FR.AV ( www.francophonie-avenir.com )
Merci de signer notre pétition en ligne : Pétition pour demander au président de la République, Nicolas Sarkozy, de respecter ses engagements électoraux en matière de langue française, de Francophonie et de lutte contre le tout anglais.
Note : Alors que la classe politique se tait devant la mise en place des plans d'anglicisation MASSIVE de Darcos, Pécresse et Cie, voici ce qu'un simple ouvrier agricole marocain, membre de notre association, a écrit, lui, à la Banque Postale en voie de privatisation-anglicisation :
Mesdames et Messieurs de la Banque Postale,
Je constate que vous faites actuellement une publicité en anglais (I Love L.A) , que vous employez les mots anglais « mail » ou « e-mail » en lieu et place du mot français « COURRIEL », que vous avez sur votre site un lien en anglais pour les anglophones, alors je vous demande, afin d'atténuer votre anglomanie, de mettre de l'arabe dans votre site.
Si votre anglolâtrie devait persister et que vous n'optiez pas pour l'arabe afin de contrebalancer cette maladie, j'alerterai la HALDE pour dénoncer ce racisme linguistique.
Saluti
correspondance : https://www.particuliers.labanquepostale.fr/FINANCEWeb/canalXHTML/contact/1-contact.ea
Mustapha Bensima, ouvrier agricole
Saint-Gilles (Gard) France
(Reproduction et diffusion, hautement recommandées)
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Mésaventure bien française
Je m'appelle Patrick Mohr.
Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève.
Je suis acteur, metteur en scène et auteur. A Genève je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m'occupe également du festival « De boucheà oreille.
Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens régulièrement au festival d'Avignon pour y découvrir des spectacles du « in » et du « off ». Notre compagnie s'y est d'ailleurs produite à trois reprises. Cette année, je suis arrivé dans la région depuis le 10 juillet et j'ai assisté à de nombreux spectacles.
Le Lundi 21 juillet, je sors avec mon amie, ma fille et trois de ses camarades d'une représentation d'une pièce très dure sur la guerre en ex-Yougoslavie et nous prenons le frais à l'ombre du Palais des Papes, en assistant avec plaisir à un spectacle donné par un couple d'acrobates. A la fin de leur numéro, je m'avance pour mettre une pièce dans leur chapeau lorsque j'entends le son d'un Djembé (tambour africain) derrière moi. Etant passionné par la culture africaine. (J'y ai monté plusieurs spectacles et ai eu l'occasion d'y faire des tournées.) Je m'apprête à écouter les musiciens. Le percussionniste est rejoint par un joueur de Kamele Ngoni. (Sorte de contrebasse surtout utilisée par les chasseurs en Afrique de l'Ouest.)
A peine commencent-ils à jouer qu'un groupe de C.R.S se dirige vers eux pour les interrompre et contrôler leur identité. Contrarié, je me décide à intervenir. Ayant déjà subit des violences policières dans le même type de circonstances il y a une vingtaine d'année à Paris, je me suis adressé à eux avec calme et politesse. Le souvenir de ma précédente mésaventure bien en tête. Mais je me suis dit que j'étais plus âgé, que l'on se trouvait dans un haut lieu culturel et touristique, dans une démocratie et que j'avais le droit de m'exprimer face à ce qui me semblait une injustice. J'aborde donc un des C.R.S et lui demande :
« Pourquoi contrôler vous ces artistes en particulier et pas tous ceux qui se trouvent sur la place? »
Réponse immédiate.
« Ta gueule, mêle-toi de ce qui te regardes! « Justement ça me regarde. Je trouve votre attitude discriminatoire. »
Regard incrédule. « Tes papiers ! »
« Je ne les ai pas sur moi, mais on peut aller les chercher dans la voiture. »
« Mets-lui les menottes ! »
« Mais vous n'avez pas le droit de. »
Ces mots semblent avoir mis le feu aux poudres.
« Tu vas voir si on n'a pas le droit.»
Et brusquement la scène a dérapé. Ils se sont jetés sur moi avec une sauvagerie inouïe. Mon amie, ma fille, ses camarades et les curieux qui assistaient à la scène ont reculé choqués alors qu'ils me projetaient au sol, me plaquaient la tête contre les pavés, me tiraient de toutes leurs forces les bras en arrière comme un poulet désarticulé et m'enfilaient des menottes. Les bras dans le dos, ils m'ont relevé et m'ont jeté en avant en me retenant par la chaîne. La menotte gauche m'a tordu le poignet et a pénétré profondément mes chairs. J'ai hurlé :
« Vous n'avez pas le droit, arrêtez, vous me cassez le bras !
« Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de tapette. Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos je te dis, plus vite, arrête de gémir ! »
Et ils me frottent la tête contre les pavés me tordent et me frappent, me traînent, me re-plaquent à terre. La foule horrifiée s'écarte sur notre passage. Mon amie essaie de me venir en aide et se fait violemment repousser. Des gens s'indignent, sifflent, mais personne n'ose interrompre cette interpellation d'une violence inouïe. Je suis traîné au sol et malmené jusqu'à leur fourgonnette qui se trouve à la place de l'horloge 500 m . plus bas. Là. Ils me jettent dans le véhicule, je tente de m'asseoir et le plus grand de mes agresseurs (je ne peux pas les appeler autrement), me donne un coup pour me faire tomber entre les sièges, face contre terre, il me plaque un pied sur les côtes et l'autre sur la cheville il appuie de tout son poids contre une barre de fer.
« S'il vous plait, n'appuyez pas comme ça, vous me coupez la circulation. »
« C'est pour ma sécurité. »
Et toute leur compagnie de rire de ce bon mot.
Jusqu'au commissariat de St-Roch le trajet est court mais il me semble interminable. Tout mon corps est meurtri, j'ai l'impression d'avoir le poignet brisé, les épaules démises, je mange la poussière. On m'extrait du fourgon toujours avec autant de délicatesse. Je vous passe les détails de l'interrogatoire que j'ai subi dans un état lamentable. Je me souviens seulement du maquillage bleu sur les paupières de la femme qui posait les questions.
« Vous êtes de quelle nationalité ? »
« Suisse. »
« Vous êtes un sacré fouteur de merde »
« Vous n'avez pas le droit de m'insulter »
« C'est pas une insulte, la merde » (Petit rire.)
C'est fou comme la mémoire fonctionne bien quand on subit de pareilles agressions. Toutes les paroles, tous les détails de cette arrestation et de ma garde à vue resterons gravés à vie dans mes souvenirs, comme la douleur des coups subits dans ma chair. Je remarque que l'on me vouvoie depuis que je ne suis plus entre les griffes des CRS. Mais la violence physique a seulement fait place au mépris et à une forme d'inhumanité plus sournoise. Je demande que l'on m'ôte les menottes qui m'ont douloureusement entaillé les poignets et que l'on appelle un docteur. On me dit de cesser de pleurnicher et que j'aurais mieux fait de réfléchir avant de faire un scandale. Je tente de protester, on me coupe immédiatement la parole. Je comprends qu'ici on ne peut pas s'exprimer librement. Ils font volontairement traîner avant de m'enlever les menottes. Font semblant de ne pas trouver les clés. Je ne sens plus ma main droite. Fouille intégrale. On me retire ce que j'ai, bref inventaire, le tout est mis dans une petite boîte.
« Enlevez vos vêtements ! » J'ai tellement mal que je n'y arrive presque pas.
« Dépêchez-vous, on n'a pas que ça à faire. La boucle d'oreille ! »
J'essaye de l'ôter sans y parvenir.
« Je ne l'ai pas enlevée depuis des années. Elle n'a plus de fermoir. »
« Ma patience à des limites vous vous débrouillez pour l'enlever, c'est tout ! »
Je force en tirant sur le lob de l'oreille, la boucle lâche.
« Baissez la culotte ! » Je m'exécute. Après la fouille ils m'amènent dans une petite cellule de garde à vue. 4m de long par 2m de large. Une petite couchette beige vissée au mur. Les parois sont taguées, grattées par les inscriptions griffonnées à la hâte par les détenus de passage. Au briquet ou gravé avec les ongles dans le crépis. Momo de Monclar, Ibrahim, Rachid.. chacun laisse sa marque. L'attente commence. Pas d'eau, pas de nourriture. Je réclame en vain de la glace pour faire désenfler mon bras. Les murs et le sol sont souillés de tâches de sang, d'urine et d'excréments. Un méchant néon est allumé en permanence. Le temps s'étire. Rien ici qui permette de distinguer le jour de la nuit. La douleur lancinante m'empêche de dormir. J'ai l'impression d'avoir le cour qui pulse dans ma main. D'ailleurs alors que j'écris ces lignes une semaine plus tard, je ne parviens toujours pas à dormir normalement.
J'écris tout cela en détails, non pas pour me lamenter sur mon sort. Je suis malheureusement bien conscient que ce qui m'est arrivé est tristement banal, que plusieurs fois par jours et par nuits dans chaque ville de France des dizaines de personnes subissent des traitements bien pires que ce que j'ai enduré. Je sais aussi que si j'étais noir ou arabe je me serais fait cogner avec encore moins de retenue. C'est pour cela que j'écris et porte plainte. Car j'estime que dans la police française et dans les CRS en particulier il existe de dangereux individus qui sous le couvert de l'uniforme laissent libre cour à leurs plus bas instincts.
(Evidement il y a aussi des arrestations justifiées, et la police ne fait pas que des interventions abusives. Mais je parle des dérapages qui me semblent beaucoup trop fréquents.) Que ces dangers publics sévissent en toute impunité au sein d'un service public qui serait censé protéger les citoyens est inadmissible dans un état de droit.
J'ai un casier judiciaire vierge et suis quelqu'un de profondément non violent, par conviction, ce type de mésaventure me renforce encore dans mes convictions, mais si je ne disposais pas des outils pour analyser la
situation je pourrais aisément basculer dans la violence et l'envie de vengeance. Je suis persuadé que ce type d'action de la police nationale visant à instaurer la peur ne fait qu'augmenter l'insécurité en France et stimuler la suspicion et la haine d'une partie de la population (Des jeunes en particulier.) face à la Police. En polarisant ainsi population on crée une tension perpétuelle extrêmement perverse.
Comme je suis un homme de culture et de communication je réponds à cette violence avec mes armes. L'écriture et la parole. Durant les 16h qu'a duré ma détention. (Avec les nouvelles lois, on aurait même pu me garder 48h en garde à vue.) Je n'ai vu dans les cellules que des gens d'origine africaine et des gitans. Nous étions tous traité avec un mépris hallucinant. Un exemple, mon voisin de cellule avait besoin d'aller aux toilettes. Il appelait sans relâche depuis près d'une demi heure, personne ne venait. Il s'est mit à taper contre la porte pour se faire entendre, personne. Il cognait de plus en plus fort, finalement un gardien exaspéré surgit.
« Qu'est ce qu'il y a ? »
« J'ai besoin d'aller aux chiottes. »
« Y a une coupure d'eau. »
« Mais j'ai besoin.»
« Y a pas d'eau dans tout le commissariat, alors tu te la coinces pigé. »
Mon voisin qui n'est pas seul dans sa cellule continue de se plaindre, disant qu'il est malade, qu'il va faire ses besoins dans la cellule.
« Si tu fais ça on te fait essuyer avec ton t-shirt. »
Les coups redoublent. Une voix féminine lance d'un air moqueur.
« Vas-y avec la tête pendant que tu y es. Ca nous en fera un de moins. » Eclats de rire dans le couloir comme si elle avait fait une bonne plaisanterie.
Après une nuit blanche vers 9h du matin on vient me chercher pour prendre mon empreinte et faire ma photo. Face, profil, avec un petit écriteau, comme dans les films. La dame qui s'occupe de cela est la première personne qui me parle avec humanité et un peu de compassion depuis le début de ce cauchemar.
« Hé bien, ils vous ont pas raté. C'est les CRS, ah bien sur. Faut dire qu'on a aussi des sacrés cas sociaux chez nous. Mais ils sont pas tous comme ça. » J'aimerais la croire.
Un officier vient me chercher pour que je dépose ma version des faits et me faire connaître celle de ceux qui m'ont interpellé.
J'apprends que je suis poursuivi pour : outrage, incitation à l'émeute et violence envers des dépositaires de l'autorité publique. C'est vraiment le comble. Je les aurais soi disant agressés verbalement et physiquement. Comment ces fonctionnaires assermentés peuvent ils mentir aussi éhontement ? Je raconte ma version des faits à l'officier. Je sens que sans vouloir l'admettre devant moi, il se rend compte qu'ils ont commis une gaffe.
Ma déposition est transmise au procureur et vers midi je suis finalement libéré. J'erre dans la ville comme un boxeur sonné. Je marche péniblement. Un mistral à décorner les boufs souffle sur la ville. Je trouve un avocat qui me dit d'aller tout de suite à l'hôpital faire un constat médical. Je marche longuement pour parvenir aux urgences ou je patiente plus de 4 heures pour recevoir des soins hâtifs.
Dans la salle d'attente, je lis un journal qui m'apprend que le gouvernement veut supprimer 200 hôpitaux dans le pays, on parle de couper 6000 emplois dans l'éducation. Sur la façade du commissariat de St Roch j'ai pu lire qu'il allait être rénové pour 19 millions d'Euros. Les budgets de la sécurité sont à la hausse, on diminue la santé, le social et l'éducation. Pas de commentaires. Je n'écris pas ces lignes pour me faire mousser, mais pour clamer mon indignation face à un système qui tolère ce type de violence. Sans doute suis-je naïf de m'indigner. La plupart des Français auxquels j'ai raconté cette histoire ne semblaient pas du tout surpris, et avaient connaissance de nombreuses anecdotes du genre. Cela me semble d'autant plus choquant.
Ma naïveté, je la revendique, comme je revendique le droit de m'indigner face à l'injustice. Même si cela peut paraître de petites injustices. C'est la somme de nos petits silences et de nos petites lâchetés qui peut conduire à une démission collective et en dernier recours aux pires systèmes totalitaires. (Nous n'en sommes bien évidement heureusement pas encore là.) Depuis ma sortie, nous sommes retournés sur la place de papes et nous avons réussi à trouver une douzaine de témoins qui ont accepté d'écrire leur version des faits qui corroborent tous ce que j'ai dis. Ils certifient tous que je n'ai proféré aucunes insultes ni n'ai commis aucune violence.
Les témoignages soulignent l'incroyable brutalité de l'intervention des CRS et la totale disproportion de leur réaction face à mon intervention. J'ai essayé de retrouver des images des faits, mais malheureusement les caméras qui surveillent la place sont gérées par la police et, comme par hasard elles sont en panne depuis début juillet. Il y avait des centaines de personnes sur la place qui auraient pu témoigner, mais le temps de sortir de garde à vue, de me faire soigner et de récupérer suffisamment d'énergie pour pouvoir tenter de les retrouver.
Je n'ai pu en rassembler qu'une douzaine. J'espère toujours que peut être quelqu'un ait photographié ou même filmé la scène et que je parvienne à récupérer ces images qui prouveraient de manière définitive ce qui c'est passé. Après 5 jours soudain, un monsieur africain m'a abordé, c'était l'un des musiciens qui avait été interpellé. Il était tout content de me retrouver car il me cherchait depuis plusieurs jours. Il se sentait mal de n'avoir rien pu faire et de ne pas avoir pu me remercier d'être intervenu en leur faveur.
Il était profondément touché et surpris par mon intervention et m'a dit qu'il habitait Grenoble, qu'il avait 3 enfants et qu'il était français. Qu'il viendrait témoigner pour moi. Qu'il s'appelait Moussa Sanou. « Sanou , c'est un nom de l'ethnie Bobo. Vous êtes de Bobo-Dioulasso ? » « Oui. » Nous nous sommes sourit et je l'ai salué dans sa langue en Dioula.
Il se trouve que je vais justement créer un spectacle prochainement à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso .La pièce qui est une adaptation de nouvelles de l'auteur Mozambicain Mia Couto s'appellera « Chaque homme est une race » et un des artistes avec lequel je vais collaborer se nomme justement Sanou. Coïncidence ? Je ne crois pas. Je suis content d'avoir défendu un ami, même si je ne le connaissais pas encore. La pièce commence par ce dialogue prémonitoire. Quand on lui demanda de quelle race il était, il répondit : « Ma race c'est moi. » Invité à s'expliquer il ajouta « Ma race c'est celui que je suis. Toute personne est à elle seule une humanité. Chaque homme est une race, monsieur le policier. »
Patrick Mohr 28 juillet 2008
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Arrêtez votre politique contre les personnes malades !
Chroniques Associés Regroupement d'associations de personnes touchées par une maladie chronique
Paris, le 25 juin 2008,
Arrêtez votre politique contre les personnes malades ! Nous ne sommes pas des consommateurs boulimiques de médicaments ! Nous participons chaque jour en payant lourdement de notre poche ! Nous ne sommes ni coupables ni irresponsables !
L'annonce d'un nouveau projet de l'assurance maladie de ne plus rembourser qu'au taux de 35 % les médicaments à vignette bleue actuellement pris en charge à 100 % pour les personnes en ALD (Affection longue durée), avec comme objectif de faire de nouvelles économies sur la vie des personnes les plus durement touchées par la maladie, est un scandale.
Ce projet s'attaque directement au plus faibles des faibles, aux plus exclus des exclus : les malades chroniques. La vague des médicaments dé remboursés ces dernières années correspond par exemple à des fluidifiants bronchitiques, des antidiarrhéiques, des expectorants, des anti-histaminiques, etc.
La plupart de ces médicaments dé remboursés n'ont bien entendu pas d'équivalents génériques et sont absolument in-dis-pen-sa-bles aux personnes malades chroniques. Ce projet s'ajoute à tant d'autres à la charge uniquement des patients. « Les économies sont faites au détriment de notre santé, au détriment de notre vie quotidienne, au détriment de notre espoir d'avenir ! »
Si les malades chroniques en ALD bénéficient de ces médicaments pris à charge à 100%, c'est bien parce que ces médicaments sont considérés comme irremplaçables et absolument nécessaires à leur état de santé ! Le remboursement à 35% (vignette bleue) par l'assurance maladie concerne par définition des médicaments destinés aux maladies sans caractère habituel de gravité et dont le Service médical rendu (SMR) n'a été reconnu ni comme majeur, ni comme important.
Il s'agit la plupart du temps de traitements dits symptomatiques ou de traitements dits de confort. Sur quel critère l'assurance maladie peut-elle juger que certains médicaments indispensables (donc pris en charge à 100%), bénéficient du jour au lendemain d'un Service médical rendu (SMR) insuffisant pour continuer à être pris en charge en totalité (et ainsi diminuer sa prise en charge à 35%) ?!
« Le remboursement à 100% de certains de nos médicaments repose sur une raison de gravité évaluée par un médecin prescripteur concernant un risque vital ou invalidant grave, et non sur un quelconque privilège ! » Les Chroniques Associés observent la multiplication des déremboursements de médicaments avec une inquiétude croissante, participant à une augmentation importante des dépenses à la charge uniquement des personnes atteintes de maladies chroniques quelque soit leur revenu (franchises 2004, franchises 2008, forfait hospitalier, dépassements d'honoraires des médecins, etc.).
Cette tendance lourde grève de manière drastique les budgets des familles, alors que les personnes sont pourtant théoriquement prises en charge à 100% en raison de la gravité et de l'impact de la maladie dans leur vie quotidienne. De nombreux économistes le savent, alors répétons-le : moins sont prises en charge les dépenses de santé des malades chroniques à court terme, plus leur santé se dégrade et plus les soins coûtent cher à la collectivité à long terme.
Ce sont immanquablement des hospitalisations plus fréquentes et onéreuses. Jouer sur le budget des familles, déjà fortement précarisées par la maladie chronique, met en difficulté les personnes les plus fragiles. Alors répétons-le : être malade chronique c'est être abonné à des dépenses de santé lourdes à vie, et non de manière ponctuelle. « Cette prise en charge dite à 100% est bien liée au caractère grave de notre état de santé ! »
Le désespoir des malades augmente du fait de l'ambiance générale de culpabilisation et du prétexte de responsabilisation des personnes atteintes de maladies chroniques en ALD. Les discours culpabilisant et soi-disant responsabilisant se multiplient chaque jour, parfois sous-entendus, parfois proclamés haut et fort, et qui heurtent chaque jour un peu plus les personnes malades, déjà pourtant suffisamment stigmatisées au quotidien. « Nous, malades chroniques, serions responsables du trou de la sécurité sociale !? »
Les grèves de soins et les grèves de la faim décidées par des personnes malades opposées aux franchises médicales en début d'année ont trouvé un écho dans l'opinion qui déplore de voir ces personnes mettre leurs vies en péril pour combattre à leur façon des décisions publiques qui restent incompréhensibles.
Ce sont les associations de personnes malades qui ont mis toutes ensemble leur énergie pour arrêter ce mouvement historique de grèves. Aujourd'hui, de nombreuses décisions sont prises dans le dos de ces personnes et nos associations continuent de recevoir chaque jour des témoignages de personnes exprimant une exaspération, un ras-le-bol et une souffrance commune face à une réalité quotidienne de plus en plus difficile.
Alors répétons-le : les maladies chroniques touchent 15 millions de personnes, c'est-à-dire 20% de la population française en 2007 (source : chiffre 2007 du ministère de la santé et des solidarités) ! « Nous, malades chroniques, devons-nous pour survivre aujourd'hui devenir des combattants de demain en adoptant des modes d'actions extrêmes pour se faire entendre ? »
Il y a URGENCE :
- urgence à contrer la multiplication des déremboursements des médicaments et des soins par l'assurance maladie
- urgence à endiguer les dépassements d'honoraires pratiqués outrageusement par certains médecins
- urgence à réduire l'exclusion des personnes par les assurances et les mutuelles en raison du caractère chronique des maladies
- urgence à prendre en compte les ressources des personnes qui sont exclues du marché du travail et qui ne peuvent plus travailler en raison de leur état de santé, des stigmatisations et des discriminations
- urgence d'arrêter le discours de culpabilisation et de responsabilisation des personnes malades chroniques
- urgence de considérer l'avis des associations de personnes atteintes de maladies chroniques directement concernées par les décisions publiques
Contacts presse :
Anthony Gouas (AIDES) : agouas@aides.org ' 01 41 83 46 53 et 06 35 50 04 50
Clémence Tourneur (NAFSEP) : clemence.tourneur@nafsep.org ' 05 34 55 77 00
Muriel Papin (Vaincre la Mucoviscidose) : mpapin@vaincrelamuco.org ' 01 40 78 91 75
Caroline Pascault et Camille Piger (FNAIR) : cpi@wellcom.fr ' 01 46 34 60 60
Coordination Chroniques associés (AIDES) : lloste@aides.org ' 01 41 83 46 63
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Fête des mères:
entre le 25 mai 1941 et le 25 mai 2008,
la Journée des retraites du 25 mai 2003
Après la première arnaque pétainiste et printanière de la Journée de revendication de la Deuxième Association Internationale des Travailleurs devenue fête du Travail (Famille Patrie), en voilà une seconde à rappeler à la mémoire en cette veille du 25 mai.
La date du 25 mai est un double anniversaire:
Le 25 mai 1941, le maréchal familialiste Pétain lance la "Journée nationale des mères"
Est-ce surprenant? Non, du tout. La coïncidence des jours, à 67 ans d'intervalle, attire plutôt l'attention sur le retour présent du pétainisme sous le masque grossier du sarkozysme, un mouvement de fond dont l'ampleur explique les ralliements de quantité de vedettes du parti socialiste à l'Elysée ou au Fonds monétaire international. C'est que le néo-pétainisme ne dit pas son nom, et se déguise; il ne collabore à aucune barbarie, et il convient donc de nommer euro et banque centrale européenne ce que les allemands appellent euromark, et des économistes euro-Bundesbank, ou d'appeler défense des valeurs de la République la constitutionnalisation de l'eurolibéralisme des financiers et de toutes les fractions de la grande bourgeoisie.
Le 25 mai 2003, 1.300.000 manifestants montent à Paris pour défendre les retraites par répartition sur les slogans "37,5 ans pour tous", "public privé même combat", "grève générale!". Beaucoup ont arrêté le travail depuis déjà 3 semaines.
Si les gens avaient su l'origine de la fête des mères en 2003, ils auraient été encore plus nombreux à manifester dans la capitale, ils auraient été non pas 1 gros million mais 2 , 3 , 5 , 8 , 13 ... millions , les femmes et les enfants d'abord, à lutter contre le néo-pétainisme et le néo-libéralisme revanchards ... la question de savoir si la face des retraites en aurait été changée pour autant en dépit des directions syndicales est une autre question, qui porte sur les actions rendues possibles les jours suivants, après la nuit passée dans la rue par les foules démocratiques.
N'est-il pas temps de débaptiser une journée pétainiste et depuis longtemps commerçante pour en faire la "Journée des retraites par répartition", de façon à opérer une intervention inverse à celle subie par le 1er mai ?
Ne nous y trompons pas. En septembre 2003, bien des militants étaient Ka-Oh debout, et le sont restés longtemps. Le choc passé, beaucoup se lamentent encore et s'enfoncent dans le pessimisme: le dernier combat s'étant soldé par une défaite due au calendrier, la mobilisation en resterait d'autant difficile. Lourde erreur. Pour se tremper en vue de la lutte, et y préparer les autres, mieux vaut rappeler les fortes mobilisations passées, et en tirer les enseignements, que les victoires aisées qui n'apprennent rien. Voyez Sarko-la-revanche parlant de la défaite bourgeoise de mai 68, pensez à la Révolution russe de 1917 prenant la suite de celle de 1905, admirez le mouvement néo-zapatiste des indiens du Chiapas mexicain qui nous donnent une leçon de résistance, de dignité, d'opiniâtreté et d'organisation.
Et on aurait peut-être bien même pu utiliser, faute de grève sérieuse, la date anniversaire du 25 mai 2008, pour monter à Paris mettre aux poubelles de l'histoire la fête pétainiste instaurée le 25 mai 1941, et lutter pour plein d'autres choses du même coup, par exemple l'Ecole, que le rapport Attila-Sarko promet explicitement à la privatisation, ou encore les allocations familiales promises à réduction, histoire de montrer que l'on tient plus aux revenus nécessaires pour élever les enfants qu'à l'héritage pétainiste d'une fête familialo-commerciale... et en famille pourquoi pas, histoire de faire la fête en nombreuses familles...
Car il serait temps, à l'heure où le gouvernement s'apprête à autoriser le chèque syndical, de comprendre que tous, quel que soit leur âge, ont leur place dans les manifestations, et que celles-ci ne feront plier le libéralisme ploutocratique que lorsque les défilés seront des défilés de populations, et se feront plus volontiers en famille que derrière les banderoles bureaucratiques des rentiers héritiers des fruits du long effort d'organisation du mouvement ouvrier.
Bonne journée aux mères quand même, comme les autres jours d'ailleurs ... elles ne sont pour rien quant à cette fête pétaino-familialiste devenue libéralo-commerciale ... faut-il insister et préciser que ceux et celles qui ont manifesté lors de la Journée du 25 mai 2003, sur une idée de bureaucrate soucieux d'étioler leur mouvement, d'organiser son échec et son repli grâce à l'héritage vichyste, ne défilaient pas du tout contre leur mère, ni contre leur propre état de mère, mais simplement et lucidement pour la retraite par répartition de toutes et tous.
La IIème A.I.T. n'avait pas seulement instauré la journée internationale de grève et de revendication du 1er mai; elle avait créé une Internationale des femmes travailleuses, et celle-ci avait lancé une Journée internationale des ouvrières, et non une journée des mères, par manque de familialisme sans doute, par féminisme aussi.
Et si Vichy a engendré la Fête dépolitisante des mères, pour rabattre les femmes sur leurs fourneaux familiaux, de la Journée des ouvrières est sorti un 23 février (8 mars pour notre calendrier) la Révolution russe, parce que pour leur Journée, chaque année, les femmes, en foules immenses et défamilialisées, quittaient leurs fourneaux, gagnaient la rue, et sans leurs hommes, sans les banderoles d'organisations à l'époque si peu bureaucratisées, criaient "à bas le tzar", hurlaient "du pain", et exigeaient "la paix". Aujourd'hui, demain, pourquoi les femmes ne pourraient-elles point gueuler "A bas l'euro-libéralisme", "Un emploi stable pour toutes et tous", et "Une retraite décente pour une vieillesse paisible" ?
Il existe diverses façons de marquer la fête des mères et de fêter les femmes ; ce texte en donne la démonstration.
Le 24 mai 2008
Eric Le Fustier
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